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Nom du blog :
lemondedejulie
Description du blog :
Ceci est une ébauche
Catégorie :
Blog Littérature
Date de création :
21.07.2007
Dernière mise à jour :
21.07.2007

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Publié le 21/07/2007 à 12:00 par lemondedejulie
Lundi quatre septembre

Ma mère dort derrière moi. J'ignore combien de temps m'est accordé devant l'écran. Bientôt, elle s'éveillera, se dirigera là où je me tiens en cet instant même et s'attaquera à la vente Diesel. 74€ au lieu de 169, le jean.
Hier fut ma dernière journée de travail. J'ai encore et désormais plus toujours, vendu des glaces en cornet ou bien en pot. La file de gourmands ne désemplissait pas, cet après midi-là. "_ Bonjour _Une glace au café _(et le bonjour, et le svp?!) En cornet ou en pot ? _(il mime le cornet) ... _Très bien, en cornet. (...) (son cornet lui est tendu) _Merci mademoiselle. _Mais je vous en prie. (sourire) Il vous en coûtera 2 euro s'il vous plait monsieur. _(il dépose sa pièce fièrement sur le comptoir) _Merci beaucoup, passez une très bonne après-midi _Aurevoir! (et il file en léchant goulument son cornet).

Voici le schéma classique.
Fabien est passé me voir. Je ne m'y attendais plus vraiment. On a tenté de parler un peu, pendant que j'effectuais presque consciencieusemen mon labeur. Julie grogne, me signifie que le mâle est considéré comme attirant. Je ris. Elle n'a pas tort. Même ma mère est de cet avis là. "Qu"est-ce qu'il est beau", m'a-t-elle dit la dernière fois, lorsque l'on était devant la Sirène avec l'un de ses copains... et le chien. C'est sympa, de voir que mine de rien, on compte encore un peu pour certains. Et je me dis que je suis chanceuse. Ce n'est pas parce que l'on a un certain passé derrière soi, un passé "sentimentalo-affectif" ou "pseudo-amoureux", qu'il faut tout briser et claquer la porte derrière soi. On ne s'était plus vus depuis deux ans. On s'est revus trois fois en cette fin d'été. Dommage que le temps me soit désormais compté.
Il attend, je travaille, je termine, on se voit un peu, et je m'en vais. Un signe de la main en guise d'adieu ou d'aurevoir. Qui sait.

Nous sommes rentrées, Maman et moi, nous arrêtant chez Sylvie ingérer de la soupe au pistou et des tartes au fruits, faire éclater dignement sa panse.
Charline me fait rire, avec sa passion pour les japonnais, et accessoirement pour le Japon. Elle me raconte que Sylvain, un ex de sa soeur, lui a lancé la veille pendant un pseudo concert de métal, "c'est ta musique ça hein? Bientot tu vas te maquiller tout en noir et t'habiller tout en noir" Quel idiot, quel pauvre mec. Parce qu'elle a envie de piercing? Parce qu'elle a seize ans, comme ça arrive souvent, et qu'elle a un rat en cage? Oui, pauvre mec. L'alcool n'excuse pas la connerie, bien qu'elle ne soit que trop humaine.

Et, dans l'après midi, tout au début, avant d'enfiler le tablier et d'afficher un sourire commercial, nous avons rendu visite à mon grand-père. Son lit médicalisé a été installé dans le salon. Ma Tantine porte un tablier, débarasse son assiette. Il est là et sourit, heureux de nous voir enfin auprès de lui. Ses quelques cheveux blancs, ceux qui subsitent encore, se dressent derrière son crâne. Je le trouve beau, aujourd'hui, mon grand-père, mon "Pépé Paul". On parle de mon départ imminent, de ce pays qu'il affectionne sans n'y être jamais allé, de ces grands espaces, de ces gens heureux qu'il a vu dans un reportage sur la chasse, en cassette vidéo. On lui donne des nouvelles de la famille, de ma famille, de ces gens que l'on ne voit que trop peu. Hélàs. La sabté de mon autre grand-père, le maternel, mon "Pépé Omer", l'impressionnera toujours autant. Ma Tantine me fait un clin d'oeil, je souris.
Il est temps de partir. Elle me donne les biscuits secs qu'elle gardait pour ces jours où l'on vient leur rendre visite. Elle me glisse 25€ dans le creux de la main. Je l'embrasse. Et j'embrasse mon grand-père, très fort, sachant que c'est un Adieu qui se joue ici. Il va mourir, bientôt, trop tôt, et à mon retour, il sera certainement trop tard? Je ne lui ai pas dit que je l'aimais, il le sait déjà, et ce serait bien trop glauque. Je lui dis simplement "Je t'enverrai de jolies cartes postales. On se reverra à Noël." "Si Dieu le veut bien" me dit-il, ou quelque chose du même genre. Aurevoir à vous deux.
Et on part, et je pleure, réalisant que les années passent malgré moi, que je n'ai pas assez profité d'eux, que je m'en vais et les laisse derrière moi, que je ne les reverrai certainement pas, et que je les aime, tant, tellement, certainement pas trop. On n'aime jamais trop.

Et j'ai revu ma grand-mère maternelle ce midi. Nous avons mangé, mangé, mangé. Elle m'a fait un savoureux gateau aux pommes. Et sur le pas de la porte, elle a pleuré.

Laurent m'a envoyé un sms cette nuit, me souhaitant bon voyage, s'excusant de jouer à l'invisible. Il doit se libérer de cette maladie qui n'est autre que moi. Tant pis, je ne lui en veux pas vraiment, juste un peu.

Merci Fabrice de m'avoir appelée. C'est drôle. On ne se voit plus, on ne se parle plus beaucoup. Mais comme quoi, certaines choses subsistent et subsisteront encore.

Je pars demain. Je n'écrirai surement plus pendant quelques jours. Aurevoir, alors. J'ai de la peine, j'aurais voulu construire avec certains bien plus que ça, vous prendre dans mes bras et ne plus vous quitter. Jamais. Je réalise enfin ce que j'ai. J'espère que vous ne m'oublierez pas, que j'aurais toujours une place même minime en vous, là, au fond, à gauche.

A bientôt.